les Guerriers de l'Olympe - Chapitre 1

Chapitre 1 : Les accusés


Quelques heures plus tard, l’homme à la cagoule reparut.

- Le procès va commencer, si ces messieurs veulent bien me suivre…

Il ouvrit la porte. Aiolia voulut l’attaquer mais une douleur intense lui cognat le crâne.

- Ca t’apprendra à attaquer d’honnêtes travailleurs : chacun des accusés reçoit ce genre de sortilège. Amusant, non ?
- Non, bougonna Aiolia en se massant la tête.
- Restez devant, il n’y a pas cinquante chemins de toute façon : suivez le tunnel.

Le trajet parut durer une éternité aux deux chevaliers.

- On arrive quand, demandait fréquemment Aiolia.

Leur guide ne répondait jamais.

Au bout d’une heure de trajet, ils arrivèrent par une porte dans une petite salle.

- Vous ne nous accompagnez pas ? demanda Shaka à leur mystérieux guide.

Mais celui-ci avait disparu, ainsi que la porte, faisant alors place au mur.

- Ben ça, alors ! s’étonna Aiolia.
- Aiolia ! Shaka !

Les deux interpellés se retournèrent et aperçurent une dizaine de silhouettes connues : les autres Chevaliers d’or étaient ici !

- Milo ! s’écria Aiolia à son tour, en embrassant son ami.

Après les retrouvailles, Dohko prit la parole.
- Il semblerait que les Chevaliers d’or sont réunis, mais j’avais cru comprendre que nous devions être quinze.
- A moi aussi, dirent en même temps Shura et Mû.
Les autres acquiescèrent également.
- A part Shion et Kanon, je ne vois qui ça peut être d’autre, dit Saga.
- Shion n’est pas censé être mort, le délai de douze heures d’Hadès étant écoulé depuis belle lurette ? demanda Aphrodite.
- Il n’est pas le seul, renchérit Camus, nous sommes beaucoup dans ce cas, et même sans cela l’énergie déployée par la flèche d’Aioros aurait dû tous nous…

- SILENCE !!!

Les douze jeunes hommes se tournèrent alors vers l’endroit d’où venait la terrible voix. La pièce, jusqu’alors étroite et plutôt sombre, s’agrandit considérablement et s’éclaira. Devant les Chevaliers se trouvaient douze silhouettes majestueuses, dont une que les douze mortels reconnaîtraient entre mille, malgré un corps différent.

- Athéna ! s’écrièrent la douzaine d’accusés en chœur.

En effet, c’était Athéna ; mais elle n’était pas seule : à ses côtés siégeaient les onze autres Olympiens, à savoir Zeus, le dieu des dieux, Son épouse Héra, leurs sœurs Hestia et Déméter, les jumeaux divins Apollon et Artémis, le forgeron Héphaïstos, le dieu de la guerre Arès, la déesse de la beauté Aphrodite, sans oublier les frères de Zeus : Poséidon et… Hadès !

- Alors là, je pige plus rien ! s’exclama Masque de Mort. On s’est sacrifiés pour que les gamins le tuent, et le voilà devant nous !
- On est tous d’accord avec toi, dit Aldébaran, c’est décidément très étr…
- IL ME SEMBLE DEJA VOUS AVOIR DIT DE VOUS TAIRE, cria encore une fois la fameuse voix qui provenait d’un homme (ou plutôt d’un dieu) qui semblait pourtant avoir l'apparence d'un homme d'une vingtaine d'années, avec ses cheveux d'une blancheur lumineuse et ses pupilles d'une couleur similaire, ce qui les rendait difficile à distinguer, mais qui avait la prestance d'un véritable maître des dieux, VOTRE CAS EST DEJA ASSEZ GRAVE SANS POUR CELA ENERVER LE GRAND ZEUS.

Les douze Chevaliers se turent et baissèrent la tête bien malgré eux ; Zeus n’était pas le roi des dieux pour rien !

- C’est mieux comme cela, reprit Zeus d’une voix plus calme, mais pleine d’autorité. Bon, nous allons annoncer les chefs d’accusation. Mû du Bélier, Aldébaran du Taureau, Saga des Gémeaux, Masque de Mort du Cancer, Aiolia du Lion, Shaka de la Vierge, Dohko de la Balance, Milo du Scorpion, Aioros du Sagittaire, Shura du Capricorne, Camus du Verseau et Aphrodite des Poissons, tous Chevaliers d’or au service de ma fille Athéna, vous êtes accusés d’avoir détruit un mur réputé indestructible qui bloquait l’accès aux mortels vers un lieu réservé aux dieux.

Les accusés avaient levé la tête à l’appel de leur nom. Aioros sourit :
- Un mur indestructible réduit en miettes grâce à une flèche, murmura-t-il pour lui-même.

- Ce mur protégeait non seulement Elision, continua Zeus, mais aussi et surtout le corps divin de mon frère Hadès. Vous avez délibérément détruit cette construction divine afin d’affaiblir mon frère. Reconnaissez-vous les faits ?

Il était convenu implicitement entre les chevaliers que Dohko serait leur « avocat de la défense ». Celui-ci prit la parole :

- C’est exact, mais…

- Bien, l’interrompit Zeus, vous avouez, votre défense viendra plus tard, ne vous inquiétez pas.

Les chevaliers se regardaient : si le plus sage et le plus expérimenté d’entre eux se faisait moucher ainsi après avoir dit trois mots, leur salut était plus que compromis.

Tout à coup apparut un treizième jeune homme aux côtés des autres. Il ressemblait trait pour trait au chevalier des Gémeaux.
- Kanon du Dragon des Mers, puis des Gémeaux, reprit le dieu des dieux, tour à tour général Marina de mon frère Poséidon, puis chevalier d’or d’Athéna. Tu es accusé d’avoir trompé mon frère pendant treize ans, et ensuite, aux Enfers, tu as envoyé ton Armure des Gémeaux à ton frère Saga afin qu’il accomplisse son forfait avec ses onze complices. Avoues-tu ?
- Ou… Oui, bafouilla l’ancien Marina, pâle comme un linge.
- Bien, continua Zeus, au suivant.

Un jeune homme à la longue chevelure verte apparut à son tour. Il n’avait pas l’air effrayé et semblait plus confiant que Kanon.

- Shion, Chevalier d’or du Bélier, puis grand Pope du Sanctuaire d’Athéna, parla encore une fois Zeus, tu es accusé d’avoir commis un crime aussi grave que tes subordonnés : tu as utilisé le sang de ta déesse afin de transformer des Armures de bronze en Kamui, et cela, non seulement sans l’accord du Conseil des Douze, mais sans non plus celui de la déesse à qui tu as juré fidélité il y a deux siècles et demi de cela. Plaides-tu coupable ?
- En effet, divin Zeus, répliqua Shion avec assurance.
- Parfait, parfait, nos quatorze accusés plaident donc coupables. Vous avez raison : nier l’évidence ne ferait qu’aggraver votre cas, même s’il est difficile de faire pire.

Hadès murmura alors quelque chose à l’adresse de son frère.

- Oui, tu as raison, il nous reste encore les actes du dernier accusé. Celui-ci est presque aussi âgé que nous, dieux, puisque c’est une de nos premières créatures. Qu’elle arrive !

Apparut alors de la même manière que Kanon et Shion, une magnifique jeune femme aux très longs cheveux noirs de jais, en robe tout aussi noire :

Pandore !