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Dauphin
Trois légendes se rapportent à la constellation du Dauphin ! Elles sont toutes d'origine grecque.
* Le dieu Poséidon tomba amoueux de la néréide Amphitrite et la kidnappa. Toutefois la néréide parvint à s'échapper. Elle rencontra alors un dauphin qui réussit à la convaincre que Poséidon était une personne correcte. Pour le récompenser, Poséidon le porta au ciel.
* Le poète Arion de Méthymne qui voyageait vers Tarente, fut menacé d'être jeté à la mer par l'équipage qui voulait le déposséder de ses richesses. Avant son exécution, le poète demanda de pouvoir jouer une dernière fois. Un dauphin, attiré par sa musique, lui sauva la vie en le transportant à destination.
* Lors de son voyage vers Argos, Dionysos se rendit compte qu'il était à bord d'un navire pirate. Dès lors il fit pousser une vigne pour arrêter le bateau et transforma tous les pirates qui voulaient le voler en dauphins. Toutefois, Poséidon intervint. En effet, il prit en pitié le capitaine qui lui faisait nombre d'offrandes et de sacrifices. Il le porta alors au ciel.

Dédale
Dans la mythologie grecque, Dédale était célébré par les Grecs comme le plus éminent mortel parmi les artisans et les inventeurs. Mais il fut aussi un criminel.
Membre de la famille royale d'Athènes, il fut forcé de quitter Athènes après avoir tué son neveu Perdix, rival qui avait inventé la scie en s'inspirant d'une arête de poisson. Quand Dédale précipita le jeune homme d'une falaise, celui-ci fut métamorphosé en perdrix ( perdix en grec).
Dédale s'enfuit et se réfugia en Crète où il entra au service du roi Minos. Celui-ci avait prié Poséidon de lui offrir un taureau pour le lui sacrifier mais l'animal était si beau que le roi l'avait gardé pour lui. Poséidon irrité suscita chez Pasiphaé, la femme de Minos, une passion pour le taureau. Dédale construisit une maquette creuse en bois en forme de génisse, grandeur nature, dans laquelle Pasiphaé se glissa pour consommer sa passion contre nature.
Elle enfanta ainsi le Minotaure, un monstre féroce à tête de taureau et corps d'homme. Furieux contre son artisan, Minos ordonna à Dédale de construire le Labyrinthe pour y emprisonner le monstre hybride.
Plus tard, Dédale donnera à Ariane le fil qui permettra à Thésée d'entrer dans le labyrinthe pour tuer le Minotaure.
Dédale, enfermé à son tour dans l'édifice par Minos, pour avoir permis à Thésée cet acte, réussit à s'envoler du coeur de l'édifice. Avec de la cire et des plumes, il fabriqua des ailes de fortune qui lui permirent de regagner son pays. Son fils Icare l'accompagna dans sa fuite.
Les latins rajoutent une fin exemplaire à son histoire. Dédale atterrit à Cumes en Italie, puis construit une forteresse inexpugnable en Sicile pour le roi Cocalos. Minos, qui le poursuit toujours de sa haine, propose une forte récompense à qui saura faire passer un fil dans une coquille d'escargot. Il sait que seul Dédale a assez d'ingéniosité pour y parvenir et il espère ainsi le retrouver. Le roi Cocalos, en effet, fait appel à Dédale qui a l'idée d'attacher le fil à une fourmi. Plutôt que de livrer Dédale à Minos, comme il l'avait promis, Cocalos fait, par ses filles, ébouillanter Minos dans son bain. Dédale, lui, finira sa vie en Sardaigne.

Dragon
L'origine du dragon se perd dans la nuit des temps. Cet animal possède diverses origines. On peut dès lors se permettre un classement grossier/général en deux groupes : les dragons orientaux à l'aspect serpentiforme, et les dragons occidentaux bien plus massifs possèdant un corps différenciés et des ailes (les dragons d'heroic fantasy).
Parmi les dragons orientaux, il existe de nombreuses variantes de dragons bienveillants ou maléfiques.
Je commencerai par le mythe qui se rapproche le plus de l'inspiration du chevalier Shiryu, Yu le Grand.
Yu le Grand
De très nombreux mythes chinois, outre ceux qui mettent en scène Nü Gua et Fu Xi, décrivent un déluge passé. Le plus populaire a trait à un héros du nom de Yu le Grand. Dans la version originale, Yu est un dragon, ou bien mi-homme mi-dragon, qui fut envoyé sur terre pour maîtriser une inondation. Dans la version postérieure, Yu est devenu entièrement humain.
Shun, empereur légendaire, chargea Yu de maîtriser les eaux d'une très forte inondation. Pendant treize ans, Yu ne cessa de travailler. Ses mains s'usèrent à la tâche, ses pieds se couvrirent de callosités. Puis il ne marcha plus que péniblement, sa peau se dessécha au soleil, il devint d'une maigreur extrême.
Enfin, son labeur fut récompensé. Grâce à un système de canaux artificiels, il put rejeter toute l'eau dans la mer. Pour prix de ses services, Shun abdiqua en sa faveur, et Yu devint le premier empereur de la dynastie Xia. Il aurait régné de 2205 à 2197 av. J.-C., et sa tombe supposée existe toujours, près de l'actuelle Shaoxing, dans la province de Zhejiang.

Note : le travail titanesque qu'effectua Yu peut être comparable à la prouesse de Shiryu qui inversa le sens du courant de la cascade de Rozan.
De plus nous avons ici une référence mythologique au prénom Shun du chevalier d'Andromède.


Après le mythe chinois, il existe deux dragons dans la mythologie mésopotamienne : Tiamat et Illuyanka.
Tiamat
Tiamat était un dieu primordial de la mer salée qui, sous la forme d'un dragon-serpent, symbolisait le chaos primordial. Pour ordonner l'univers, le dieu Marduk dut le tuer à l'aide de la foudre, d'une massue et d'un filet.
Illuyanka
Très proche du mythe précédent, cette fois le dragon se nomme Illuyanka et le dieu pourfendeur Teshub, dieu de l'orage qui se servit d'une grêle torrentielle pour le tuer.

Parmi les dragons occidentaux, nombreux sont également connus.
Ladon
Dans la mythologie grecque, Ladon était le dragon qui gardait le jardin des Hespérides où était planté un arbre produisant des pommes d'or. Lors d'un des ses douze travaux, Hercule dut aller en cueillir quelques unes et tua le dragon gardien pour y parvenir.

Fafnir
Le mythe du héros qui a vaincu un puissant dragon fait partie de la tradition scandinave. La principale version en est l'histoire du dragon Fafnir, tué par le jeune héros Sigurdr le Völsungr, récit qui fut populaire dès le Xème siècle.
Sigmundr, père de Sigurdr, était l'un des plus valeureux héros d'Odin (en fait, il pourrait bien être le tueur du dragon, le nom de Sigurdr n'étant pas mentionné dans les sources anciennes). Lorsque Sigmundr tomba au combat, Odin lui-même brisa l'épée merveilleuse qu'il lui avait donnée. Sa veuve Hjördis en garda les morceaux pour son fils Sigurdr, qui grandit à la cour de son second mari, Hjalpreksson. Sigurdr fut élevé par un forgeron astucieux mais méchant, Reginn, qui lui apprit toutes sortes de techniques. Un jour où il choisissait un cheval, il fut aidé par Odin déguisé en vieil homme, et obtint ainsi l'extraordinaire coursier Grani, de la race de Sleipnir, le cheval d'Odin. Reginn parla à Sigurdr d'un magnifique trésor gardé par le dragon Fafnir, son frère.
L'histoire de ce trésor était compliquée. Il y avait un troisième frère, Otr (loutre), qui était en train de manger un poisson au bord de la rivière (sous sa forme animale) lorsque Loki le tua d'une pierre et lui prit sa peau de loutre.
Alors que les trois dieux, Odin, Loki et Hoenir, séjournaient chez Hreidmar, le père des trois frères, celui-ci les retint prisonniers et demanda comme rançon pour son fils Otr que la peau de loutre soit recouverte d'or. Ils envoyèrent Loki capturer un nain, Andvari, pour lui prendre tout son or, y compris un anneau qui avait le pouvoir de multiplier les richesses. Mais le nain jeta un sort à l'anneau afin qu'il apporte la mort à celui qui le possèderait. Plutôt que de recouvrir la peau d'or, il fut exigé la totalité du trésor, dont l'anneau, et les dieux se retrouvèrent libres. Alors Fafnir tua son père Hreidmar pour s'emparer de l'or et se changea en dragon afin de protéger ses richesses.
Reginn exhorta Sigurdr à anéantir Fafnir et à s'approprier le trésor. Le forgeron lui fabriqua deux épées, mais toutes deux se brisèrent lorsqu'il les essaya, alors Sigurdr obtint de sa mère les morceaux de l'épée Gramr, avec lesquels Reginn forgea une nouvelle arme au tranchant redoutable. Reginn conseilla à Sigurdr de creuser un trou et de s'y asseoir : ainsi, lorsque le dragon passerait pour aller boire, Sigurdr l'attaquerait par en dessous. Mais Odin apparut à nouveau déguisé en vieillard et avertit Sigurdr que s'il ne creusait pas plusieurs trous, il se noierait dans le sang (conseil qui sauva la vie du héros). Sigurdr blessa mortellement Fafnir à l'épaule. Reginn lui demande alors de griller le coeur du dragon et de le lui donner à manger. Ce faisant, Sigurdr se brûla le doigt, le porta à sa bouche et, lorsque le sang toucha sa langue, il devint capable de comprendre le langage des oiseaux et les entendit affirmer que Reginn avait l'intention de le tuer.
Alors Sigurdr trancha la tête de Reginn avec son épée, chargea le trésor sur le dos de Grani et s'enfuit à toute allure. La possession de l'anneau fatal provoqua plus tard la mort de Sigurdr, à cause des machinations de Brynhildr, jalouse de Gudrun, la femme de Sigurdr.
On retrouve ce même récit plus tard dans la tradition germanique : c'est l'histoire de Siegfried et du trésor des Nibelungen, dans laquelle la mort du dragon a peu d'importance.

Toujours dans la mythologie scandinave, il est fait mention d'un dragon sans nom ressemblant à Fafnir dans le rôle qu'il y tient, qu'affronta le héro Beowulf.
Beowulf et le dragon
Après avoir régné durant cinquante ans sur les Geats, Beowulf vit son royaume menacé par un dragon qui gardait depuis des siècles un important trésor dans un tumulus. Il était entré en fureur parce qu'un vagabond avait dérobé un précieux gobelet de son trésor, et cette nuit-là il s'était précipité en volant pour dévaster le royaume.
Beowulf s'en vint affronter le monstre, avec un bouclier de fer pour résister au feu et une bande de guerriers triés sur le volet. La lame de son épée ne put transpercer la peau épaisse de l'animal et, lorsque le dragon s'avança, ses compagnons, saisis de terreur, s'enfuirent, à l'exception d'un jeune chef loyal, Wiglaf. Quand le dragon saisit le cou de Beowulf entre ses mâchoires, Wiglaf lui perça le ventre de son épée. Beowulf tira son couteau, et ensemble ils harcelèrent le dragon jusqu'à ce qu'il tombe. Mais Beowulf était affaibli par le souffle venimeux du monstre. En mourant, il légua le trésor à Wiglaf, ainsi que son collier et son armure.
Le dragon, qui a la forme d'un serpent, crache du feu et possède des ailes lui permettant de voler dans la nuit, n'est pas sans ressemblance avec les monstres-serpents des légendes et mythes anciens. La mort de Beowulf fait écho à celle de Thor qui, à la dernière bataille du Ragnarök, tua le serpent de midgard mais succomba ensuite à son venin.

Pour finir, le dragon, ou le serpent, se retrouve aussi bien dans les contes populaires que dans les épopées serbes et russes. Dénommé le serpent flamboyant, il a des liens avec le feu, l'eau et les montagnes, cest-à-dire avec les frontières de l'Autre Monde.
Dans la Russie préchrétienne, on croyait que les éclairs étaient des dragons et on les associait au dieu du Tonnerre, Perun. Ce qui pourrait expliquer l'épopée de Dobrynia et du dragon, qui exprime sous une forme allégorique la conversion de la Russie (à la fin du Xème siècle) : il s'agit de la victoire de Dobrynia sur un dragon qui symbolise le paganisme et son principal dieu, Perun.
Le dragon slave apparaît habituellement comme un ravisseur de femmes (soit une femme proche du héros, qui est transportée dans l'Autre Monde, soit des jeunes filles qu'il terrorise).
Le monstre joue également le rôle de gardien du pont en bois de tremble qui enjambe une rivière tumultueuse et mène à l'Autre Monde. Dans un cas comme dans l'autre, le héros doit vaincre le dragon et, au moment opportun, délivrer la prisonnière. Avant d'essayer de décapiter le dragon, il doit ignorer les railleries affirmant qu'il va être avalé et lutter contre une irrésistible envie de dormir.

Dulahan ou Dullahan
Dans le folklore irlandais, les dullahans sont une espèce de fées solitaires. Ils sont capables de retirer leur tête à tout moment qu'ils portent sous leur bras ou s’en servent pour jouer à des jeux de balles macabres. D'habitude, ils sont aperçus voyageant sur un cheval noir dont la tête aux yeux enflammés distance le reste du corps de 6 yards. Les yeux du dullahan sont massifs et dardent de tous bords comme des mouches, tandis que la bouche affiche constamment un affreux sourire qui touche les deux côtés du visage. Le fouet du dullahan est en fait la colonne vertébrale d'un humain et le chariot qu'ils utilisent parfois est fait d'objets tous aussi macabres comme des bougies dans des crânes pour éclairer la voie, des fémurs pour les rayons des roues et un linceul mangé par les vers comme couverture du chariot.
Quand un dullahan arrête son cheval, c’est le moment où quelqu’un doit mourir. Il appelle son nom et la personne trépasse immédiatement. Un dullahan est instoppable, toutes les serrures et les portes s’ouvrent d’elles-mêmes à son approche. De plus, il n'apprécie guère être observé lors de ses exactions, ceux qui osent le faire se font asperger par un bol de sang (c'est souvent le signe qu'ils mourront prochainement), ou même reçoivent des coups de fouet dans les yeux.
Toutefois, les dullahan sont effrayés par l’or et même une petite épingle confectionnée dans ce métal suffit à les faire fuir. Le mythe pourrait être à l'origine du cavalier sans tête.