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Kongorikishi
Dans la mythologie japonaise, il y eut un roi qui eut deux épouses. De sa première épouse il eut mille enfants qui décidèrent tous de devenir moines pour suivre la loi du Bouddha.
Quant à sa deuxième épouse, elle ne lui donna que deux fils. Le plus jeune fut appelé Non-o et aida ses frères moines dans leur culte.
Le plus vieux, Kongorikishi, eut cependant une personnalité beaucoup plus agressive. Il se voua à la protection de Bouddha, luttant contre le mal et l'ignorance.
Kongorikishi était le premier des rois merveilleux, appelés Nio (ou Kongo). Le second s'appella Shukongoshin. Parmi les traditions pacifistes du bouddhisme, les histoires des gardiens Nio, comme Kongorikishi, ont justifié l'utilisation de la force physique afin de protéger ses valeurs et sa croyance contre le mal.

Depuis, les Nio (rois bienveillants) sont une paire de dieux protecteurs qui s'élèvent sous forme de statues, gardant la porte de la plupart des temples bouddhistes japonais, une de chaque côté de l'entrée.
Au Japon, la porte elle-même s'appelle souvent le Nio-lundi (littéralement la porte de Nio). Son aspect féroce et menaçant écarte les esprits mauvais et assure que le temple soit exempt de démons et de voleurs.
Chacun des deux Nio est nommé à la suite du nom d'un son cosmique particulier.
Le Nio à bouche ouverte (Kongorikishi) s'appelle "Agyo" pousse le son "oh" signifiant la naissance.
Son associé à bouche fermée (Shukongoshin) s'appelle "Ungyo" et fait retentir le "un" ou le "om", signifiant la mort.


Note : De nombreux "détails" de ce mythe révèlent encore combien Masami Kurumada est un génie.
En effet, il a inclu des élèments de ce mythe dans Saint Seiya. Le personnage qui apparaît plusieurs fois dans l' aura Aura d'Ikki d'Ikki du Phénix n'est autre que Kongorikishi, le Nio agressif et batailleur.
Le nom du second Nio est très intéressant également. En effet si on prend la première syllabe ("shu") et la dernière lettre de Shukongoshin on obtient ... Shun, le frère d'Ikki.
Lorsque l'on sait que Kongorikishi était batailleur et Shukongoshin était plus passif, un parallèle indéniable se crée entre eux et Ikki et Shun.
Le son "oh" associé à Kongorikishi signifiant "naissance" n'est pas sans évoquer le Phénix qui renait de ses cendres.
Pour finir, il est amusant de noter que le chevalier d'or Shaka de la Vierge, contre qui Ikki se bat lors de la traversée du Sanctuaire, prononce souvent le son "om" avant d'attaquer.

Kraken
La légende du Kraken est d'origine ancienne, des témoignages ont été recueillis bien avant le 18ème siècle. Mais c'est dans l'ouvrage d'un évêque danois, Erik Pontoppidan, datant de cette période, qu'on en trouve pour la première fois une description et une tentative d'explication. Personne n'avait la moindre idée de l'identité de ce monstre. Ce qu'on savait de lui reposait sur les récits des pêcheurs du Nord qui l'avaient rencontré. Ils rapportaient que son dos semblait faire deux kilomètres de circonférence au minimum. Des cornes luisantes sortaient de l'eau et augmentaient d'épaisseur au fur et à mesure qu'elles s'élevaient vers le ciel jusqu'à la hauteur d'un mât de bateau. Après être resté à la surface de l'eau un court instant, il redescendait avec lenteur. Réputé peu dangereux pour les marins, il créait cependant, lors de ses plongées, des tourbillons qui entraînaient les navires dans les profondeurs. Les pêcheurs avaient, par ailleurs, remarqué qu'il dégageait un parfum puissant et particulier capable d'attirer les autres poissons.
Malgré les pertes humaines recensées, le Kraken n'avait pas une réputation d'agresseur, dans les récits il n'est jamais question d'attaque directe envers l'homme.
Les crabes et les poulpes ont souvent été confondus. Le Kraken, mot issu de la langue norvégienne, était appelé Krake, Kraxe ou Krabbe de par sa ressemblance avec le crabe (une créature ronde, aplatie et pleine de bras), mais c'est bien d'un céphalopode qu'il s'agissait. Erik Pontoppidan le classait parmi le genre polype (poulpe) ou étoile de mer, la classification zoologique n'étant pas encore très développée à cette époque.
Merci à ce site dont est tiré cet extrait.

Krishna
Krishna fait partie de la mythologie hindoue et peut s'écrire également Krsna. Il est aimable enfant et guerrier impitoyable, adoré des bergères et inaccessible. Il est même parfois considéré comme l'avatar de toutes les divinités hindoues.
Krishna naît à Mathura, au nord d'Agra, à la fin du troisième âge du monde. Sa mère est Devaki et son père Vasudeva. Il a le teint sombre ; son nom signifie "le Noir". Les maisons hindoues ont souvent une image de Krishna sous la forme d'un enfant volant du beurre ou d'un berger jouant de la flûte.
A cette époque, Kamsa, frère de Devaki, règne sur Mathura. Il sait, par un oracle, qu'un de ses neveux le fera mourir. En conséquence, il tient sa soeur prisonnière et tue les enfants qu'elle a. Le premier à lui échapper est Balarama. Puis vient Krishna. Pour qu'il soit épargné, on lui substitue, dès la naissance, la fille du berger et de Yasoda, née au même instant.
Doué d'une force et d'une intelligence exceptionnelle, Krishna se joue des ennemis placés sur son chemin. Lorsque Putana lui donne au sein un lait empoisonné, il en boit tant qu'il épuise la substance même de la vie de la démone. Il tue Trnavarta, qui voulait l'enlever dans les airs. Mais quand Kamsa entreprend de supprimer tous les enfants un peu exceptionnels de la région, Nanda l'emmène avec Balarama à Gokula, où ils se cachent pendant sept ans.
A Gokula, Krishna reste une endant prodigieux. Il tue le monstre Baka, qui s'était présenté sous la forme d'une grue, de même qu'Arista, qui avait pris celle d'un buffle, et Kesin, qui avait pris celle d'un cheval. Il combat Kaliya, le roi des serpents, qui mettait de son venin dans les eaux de la Yamuna ; il danse sur sa tête, mais, reconnaissant que Kaliya ne faisait que respecter les lois de son espèce, il lui accorde la vie sauve et l'envoie dans l'Océan.
Il est fêté chez les bergers et il les invite à remplacer les cérémonies en l'honneur d'Indra par des sacrifices offerts aux divinités des montagnes et des forêts. Le dieu se fâche, provoque un oage terrifiant, et Krishna doit protéger ses amis en tenant le mont Govardhana au-dessus de leurs têtes pour en faire une sorte de parasol. Indra reconnaît alors en Krishna un avatar de Vishnu.

Il est choyé par les bergères, il danse avec elles et accompagne leurs chants avec sa flûte. Un jour qu'elles sont au bain, il leur cache leurs vêtements et les oblige ainsi à venir nues, une à une, les lui demander. Il épouse mille d'entre elles, mais sa favorite est Radha, "celle qui plaît".
Puis, il tue Kamsa et devient le maître du royaume. Mais, très vite, il s'en éloigne et fonde la ville mythique de Dvaraka où les siens viennent le rejoindre. Il y épouse Rukmini-Lakshmi, la fille du roi des Vidarbha. Les fêtes de ces épousailles sont grandioses. Il s'installe ensuite dans une vie fastueuse avec ses seize mille cent femmes et cent quatre-vingt mille enfants, vie entrecoupée cependant de multiples combats contre les démons, d'un duel avec son cousin, le roi Ciçupala, et de la guerre des Bharata, sujet de l'immense poème appelé Mahabharata.
Krishna est plein de ruses. Dans le combat que se livrent Pandavas et Kauravas, les premiers ont en face d'eux un capitaine particulièrement invulnérable. Seule une nouvelle très affligeante peut endormir ses défenses. Krishna a l'idée de lui faire annoncer la mort de son fils, Asvatthaman, et, pour qu'il n'y ait pas mensonge, on donne le nom d'Asvatthaman à un éléphant mort. La ruse réussit et l'ennemi est tué.

Ensuite, Krishna s'incarne à nouveau dans la personne du cocher d'Arjuna, qui se bat dans les rangs des Pandavas. Très adroit à conduire le char, il est aussi l'ami, le conseiller, le soutien efficace de son maître. De longues conversations s'engagent entre eux. Arjuna y dit ses scrupules de conscience devant une guerre fratricide, ses hésitations, ses doutes. Krishna le libère de sa pathétique angoisse, fortifie son courage et lui dispense son enseignement.
Krishna est un sage, il ne combat pas. Pourtant, une fois, il s'avance au-devant de l'ennemi. Arjuna hésite, il a peur pour sa vie, il a des doutes sur le bien-fondé de la bataille. Krishna prend sa place, descend du char et fait un pas, deux pas vers Bhisma, l'adversaire. Au dixième pas, Arjuna arrive et dit : "Cette charge est toute à moi, c'est moi qui tuerai", et il trouve l'énergie qui lui manquait.
Quand l'ennemi détient l'arme absolue que l'on peut fabriquer avec n'importe quoi en soufflant dessues et en disant un mantra, Krishna est là, il prévient et conseille. Asvatthaman utilise l'arme absolue. Krishna pousse un cri et dit à Arjuna de lancer "l'arme qui désarme les armes". Deux grands rsi s'interposent entre les deux armes. Ils demandent aux combattants de rappeler chacun leur trait. Arjuna, qui est pur, le fait sans difficultés, mais Asvatthaman, qui n'est pas pur, ne peut le faire ; il ne peut que le détourner et il l'envoie sur les enfants à naître des Pandavas.
Seul se trouve sauvé l'enfant qu'attend la belle-fille d'un Pandava, et Krishna le dit. Asvatthaman, furieux, veut viser aussi cet embryon. Il naîtra en effet mort-né. Mais Krishna, qui se révèle ici un grand dieu, le ressuscite aussitôt et il sauvera ainsi la race. Dans la foulée, il condamne l'ennemi à une solitude de trois mille ans.
Une querelle au sein des Yadavas, son clan, déclenche une lutte furieuse où tous périssent. Krishna se retire alors dans la forêt où il est atteint d'une flèche perdue. La blessure est au talon, son seul point vulnérable. Il en meurt et il monte au ciel des dieux, où il retrouve sa forme divine. Krishna est l'incarnation de Vishnu. Il est le dieu suprême, objet de la dévotion que l'on appelle bhakti. La bhakti, comme le dit Jan Gonda dans les Religions de l'Inde, est un abandon, un dévouement profond, une affection personnelle et passionnée, un besoin de s'unir à l'objet de son culte. L'amour des bergères pour Krishna est un modèle de cet attachement au dieu et les chants du Gitagovinda sont le "Cantique des Cantiques" de l'Inde.