Side Story - Athéna ! Son Grand Amour
Ecrit par Yoshiyuki Suga et illustré par Shingo Araki & Michi Himeno

L’intense lutte des 12 Maisons est finie. Seiya et les autres demeurent entre la vie et la mort. Saori commence secrètement à avoir des sentiments pour Seiya. Mais, qui est celui qui brise la paix ? Non représentée à l’écran, la transition, l’Histoire Extérieure de pur amour révélant le chemin parcouru entre la fin du combat des 12 Maisons et Asgard !

Déclamation

Alors que les douze flammes de l'Horloge de Feu ont disparu, seules les innombrables étoiles scintillantes dans le ciel nocturne éclairaient ces jeunes, ces jeunes qui ont relevé le défi des douze temples et qui fut la première bataille décisive au Sanctuaire à cette époque. L’exposition à la lumière des étoiles semblait déjà guérir leurs blessures. Plus de douze heures s’étaient déjà écoulées et la furieuse bataille portait à sa fin.

Après que les Golds Saints survivants emmenèrent Shiryu et les autres pour les soigner, Saori étreignait encore Seiya contre sa poitrine. Bien qu’elle sache que peu importe combien de fois elle l’appellerait, Seiya n’avait plus la force de lui répondre, sans essuyer ses larmes abondantes, elle continuait d’appeler le nom de Seiya dans son cœur.

(Seiya …)

… Combien de fois a-t-elle prononcé son nom jusqu’à maintenant ?

Alors que Saori n’était encore qu’une petite fille et avant qu’elle n’apprenne sa destinée, celle de devenir l’incarnation d’Athéna, Seiya la gronda ouvertement lorsqu’elle fut seule.
Avoir été séparé de son seul parent biologique, sa grande sœur Seika, et avoir à supporter le dur entraînement en tant que candidat au rang de Saint, Seiya détestait son propre destin, le destin d’un insecte ballotté par une rafale de vent.
Seiya a probablement reporté sa haine et sa colère sur Saori, de manière rigide. Elle connut des moments difficiles avec Seiya, plus il lui désobéissait, plus elle le détestait. Mais la jeune Saori l’avait déjà remarqué à cette époque … (Seiya est comme moi …)

En tant qu’unique fille à la Fondation Graad, elle était nantie, complètement libre, mais Saori n’avait personne à qui se confier. Elle était toute seule. Même s’il y avait beaucoup de serviteurs et de candidats au rang de Saint, ils s’agenouillaient devant elle et accédaient à tous ses besoins. Saori comprenait parfaitement qu’ils respectaient totalement l’autorité de Mitsumasa Kido, le dirigeant de la Fondation Graad, et pas elle.
A cause de cela, elle se sentait seule, irritée, mal à l’aise et en colère … Saori réalisa alors que les yeux de Seiya qui la fixaient farouchement étaient les mêmes que les siens. Et elle le tourmenta, mais à l’intérieur de son cœur elle criait (Seiya ! Dis-moi ! Est-ce acceptable quoi que je fasse ? Que vais-je devenir ? Seiya !)

Depuis peu, depuis le jour où elle apprit que sa destinée était celle de la réincarnation d’Athéna, elle a voulu sincèrement oublier son ancien moi.

Dispersés à travers le monde pour obtenir les Bronze Cloths, Seiya et les autres revinrent à nouveau au Japon après six années, mais Saori leur imposa une nouvelle épreuve appelée les Galaxian Wars. Non seulement ils avaient enduré de difficiles épreuves pour obtenir leurs armures de bronze, mais Seiya et les autres étaient condamnées à s’affronter les uns les autres cruellement.
Saori était comme une reine dont le regard se ravissait tout en buvant du vin, alors que les esclaves luttaient comme dans le Colisée Romain de Grèce d’autrefois.
Les regards de Seiya et des autres ne changèrent pas, pas même un peu. Ayant grandi, portant l’armure de Pégase, l’expression de Seiya était pleine de confiance à la tête des Saints, mais comme prévu, son regard sur Saori était le même que par le passé. Saori ressentit cette expression de haine. Maintenant, que se passerait-il si cette expression était à nouveau affichée ?

Alors que le cosmos d’Athéna s’était éveillé dans le corps de Saori, les Galaxian Wars n’étaient qu’un simple prélude, car à partir de là, Seiya et les autres pouvaient clairement deviner qu’ils allaient connaître des combats extraordinaires.
Dès lors, le temps s’écoula comme une tempête, l’animosité de Seiya et des autres envers Saori disparut étrangement. Après avoir passé du temps ensemble, surmontant chaque combat et épreuve, encore et encore, ce gouffre entre eux se réduisit à néant.
Saori n’était plus Saori Kido, mais Athéna. Seiya et les autres étaient les Saints d’Athéna. Ils protégeaient Saori, et Saori en retour, les protégeait aussi.

« - Saori ! »

« - Athéna ».

« - Seiya ! »

Entre ces combats, de temps en temps lorsque Seiya montrait son sourire, même Saori le trouvait éclatant. Bien sûr, ces sourires n’étaient pas pour Saori Kido, mais pour Athéna et le symbole de paix qu’elle représentait. Toutefois, Saori lui retournait en son for intérieur son sourire.

Depuis qu’ils étaient jeunes, Saori se souvenait qu’à chaque fois qu’elle l’appelait, il lui retournait toujours une question, mais maintenant il lui renvoyait un tendre sourire …

Lorsque ce chaud sentiment monta dans sa poitrine, Saori n’était plus alors Athéna, elle redevenait une fille ordinaire. Comme maintenant, blessé et épuisé, le visage de Seiya posé sur sa poitrine, elle ressentait sa chaleur. La douleur d’avoir été frappée par la flèche dorée de Tremi de la Flèche avait déjà disparu et convertie en un sentiment de paix.

Les Saints avaient été contraints à un dur combat, et elle ne voulait pas de ce genre de choses et ne pas assumer la lourde responsabilité d’Athéna. Lorsqu’elle regarda le visage expressif de l’imposante statue d’Athéna à côté d’elle, l’expression de Saori fut celle d’un petit oiseau effrayé. Battant des ailes, comme une simple fille, seule, comme Saori Kido.

Un seul homme était resté auprès d’elle tout ce temps. C’était le Gold Saint Mû du Bélier …


L’Amour d’Athéna

Le jour suivant, rompant le silence, des voix se soulevèrent et ébranlèrent le Sanctuaire comme des vagues rugissantes. Elles célébraient l’avènement d’Athéna, faisant son éloge. A cause de la conspiration de Saga, la vérité sur elle a été couverte d’un voile de secret où beaucoup doutèrent de sa simple existence. Mais maintenant, Athéna s’était montrée à la vue de tous, radieuse et noble. Ceux vivant au Sanctuaire étaient ravis que le trouble soit fini et que la justice ait vaincu. Et ils prièrent et crurent que la paix actuelle se poursuivrait éternellement à partir de maintenant.

Saori se sentait la même. Le Sanctuaire, que l’on dit être un domaine essentiel sur Terre, s’est transformé en champ de bataille où le sang de nombreux camarades s’est écoulé. Nombreux sont ceux qui se sentaient probablement encore effrayés et inquiets ici. Mais, avec Athéna leur faisant face et affichant un sourire encourageant, personne ne voyait l’ombre d’un nuage.

Sauf une …

Dans les alentours du Sanctuaire, dans une forêt dense et envahissante, en secret, un petit temple silencieux et érodé se tenait là. C’est là qu’une source, appelée "Source d’Athéna", jaillissait, mais jamais elle ne fut nommée de par sa beauté. L’atmosphère autour de ce lieu fut pris dans le froid et le gel durant quelques milliers d’années. Parmi ceux vivant au Sanctuaire, peu étaient ceux qui connaissaient l’existence de ce temple. Une autre façon de s’y référer était le terme U.S.I. (Unité de Soins Intensifs). Grièvement blessés durant leurs combats à travers les douze temples et dans un état critique, Seiya et les autres recevaient maintenant des soins ici même.

Au milieu de la forêt parée de vert foncé, Saori apparut d’un pas pressé vêtue d’une robe blanche et fluide, donnant l’impression de flotter et à travers laquelle on pouvait presque voir.

« - Comme attendu, vous finissez par venir ici, Athéna … »

Mû se tenait en travers de la route de Saori. A cet instant, l’expression de Saori ne venait pas du tout d’Athéna, mais était celle de quelqu’un qui venait de commettre un crime, une peur croissante le temps d’un instant qui n’échappa pas au regard de Mû.

« - Bien évidemment, Mû … En tant qu’Athéna je me soucie de l’état de Seiya et des autres qui sont des Saints d’Athéna … Ils ont été blessés à cause de moi … »

« - En tant que Saints, c’est normal qu’ils soient blessés pour Athéna, et même s’ils devaient mourir, cela resterait leur souhait. C’est une chose dont vous devez avoir parfaitement connaissance … »

Saori se rendit alors compte que Mû voyait clairement en son cœur. Il savait que Saori n’était pas encore Athéna, mais une simple jeune fille, Saori Kido. Mais peu importe combien elle pouvait se sentir coupable, elle ne pouvait plus se contrôler.

(Si par malheur, je perds Seiya …)

Avec cette simple pensée, plus elle réfreinait son self control, plus sa robe de soie s’illuminait.

« - Laissez-moi passer, Mû ! »

« - L’amour d’Athéna ne peut être consacré qu’à un seul Saint … Son amour doit être égal pour tous ».

Les pieds de Saori voulaient dépasser Mû, mais ils ne pouvaient bouger, comme s’ils étaient liés.

(L’amour d’Athéna … pour un seul Saint … juste un …)

En face de la Source d’Athéna, Saori pouvait voir Seiya, Hyoga, Shiryu, Shun et Ikki allongés là et inconscients. Le feu de leur vie, après avoir brûlé si ardemment, avait aujourd’hui disparu. Elle pouvait également entendre leurs faibles battements de cœur et leurs gémissements. Non, pas uniquement eux, de nombreuses images de saints vaincus, versant leur sang pour Athéna, tout cela commençait à prendre corps dans son esprit. Elle ne pouvait aider, mais se sentait déprimée.

Mû décida de lui apprendre alors l’origine du nom de cette Source d’Athéna. Dans les temps mythologiques, les Saints gravement blessés et dans un état critique étaient amenés ici, en ce temple lors des nombreuses guerres saintes.
On dit des Saints que leurs poings peuvent déchirer les cieux et leurs pieds peuvent éventrer la terre. Les coups des Bronze Saints atteignent la vitesse du son et son capables de porter cent coups par secondes, les Silver Saints peuvent frapper deux à trois fois plus vite, et les Gold Saints peuvent frapper à la vitesse de la lumière et donner un milliard de coups par seconde.
Non seulement cela, mais leurs combats sont au-delà de l’imagination et les dégâts qu’ils reçoivent ne peuvent facilement être compris. La rupture des composants de toute matière solide ou, en d’autres termes, la rupture des liaisons atomiques, même s’il s’agit de la médecine moderne d’aujourd’hui, elle ne peut avoir l’expertise nécessaire pour sauver des Saints qui se retrouvent dans un état critique.
De nombreux Saints blessés sont amenés dans ce temple, à l’intérieur du Sanctuaire, leur seconde maison, pour attendre paisiblement la mort. Mais, juste à cet instant, si une larme tombait de la haute statue d’Athéna, comme si vous trouviez une oasis pour étancher votre soif dans un désert aride, le temple tout entier se couvrirait d’un chaud et croissant cosmos doré, c’est alors que tous les Saints ici échapperaient miraculeusement à la mort.

Même si Mû n’avait pas donné la signification, Saori ne comprenait cette douleur que trop bien.

Même dans le brouillard épais des arbres envahissants, l’observant par hasard, vous verriez clairement la noble et tendre expression de la Statue d’Athéna.

« - Vous n’êtes plus une jeune fille ordinaire. Ressuscitée en tant qu’Athéna en cette période où le mal se répand, dorénavant vous asssisterez sûrement à des batailles inimaginables ».

A cet instant, Mû ne regardait plus fixement Saori, silencieusement il portait son regard vers le ciel vide. Etait-ce parce qu’il avait confiance et reconnaissait Saori en tant qu’Athéna ou était-ce un pressentiment inhabituel provenant de la lointaine étoile polaire dont émanait un sinistre cosmos ? Nul ne le sut. Au bout d’un moment, Mû s’inclina respectueusement devant Saori avant de disparaître dans le bosquet.

En temps voulu, Saori suivit le conseil de Mû et quitta le Sanctuaire pour retourner à la Résidence Kido, accompagnée de Jabu, Kiki et les autres.

(l’Amour … d’Athéna est pour …)

Contrairement au cœur oscillant de Saori, la Mer Égée, qu’elle pouvait voir de l’avion, étincelait d’un vert émeraude éclatant.


Attaque mystérieuse

Quelques jours s’étaient écoulés depuis que Saori eut quitté le Sanctuaire. Accueillant la saison chaude, le Sanctuaire continuait d’avoir un bon temps frais comme s’il célébrait encore l’avènement d’Athéna. Mais aujourd’hui, pour une raison inconnue, depuis le matin, un air froid et lugubre était ressenti de temps à autre.
A la "Source d’Athéna", Seiya et les autres recevaient de nombreux soins, mais ils n’avaient pas encore repris connaissance et étaient toujours entre la vie et la mort.

(Leurs armures ont-elles péri, tout comme leurs corps lors de la féroce bataille des douze maisons ?)

Aiolia du Lion et les autres Gold Saints voyaient leur anxiété s’accroître encore plus avec les mauvaises nouvelles de Mû sur Seiya et la mort de leurs armures.

Cette nuit-là …

A la Source d’Athéna, les gardes bâillaient, fatigués par la discussion sur le froid qui ne collait pas avec la saison, mais lorsque leur corps fut parcouru par un frisson, leurs yeux endormis s’ouvrirent en grand.

« - Qui va là ? » crièrent les deux gardes.

Mais rapidement, quatre ou cinq ombres les dépassèrent, les tuant sur le coup et entrant dans le temple sans un bruit.
Et, comme s’ils chassaient dans leur pays, dans les champs couverts de neige toute l’année, les hommes sombres commencèrent à chercher le moindre signe de vie. Bien que faible, ils purent entendre clairement la respiration de leur proie.

(Cette pièce !)

Traversant le large couloir, les assassins se dirigèrent droit sur Seiya et les autres à l’infirmerie, ouvrant la porte d’un grand coup de pied.
Dans la chambre, Seiya et les autres reposaient sur leur lit.

(Uhm ?)

Il y avait cinq lits, mais l’un d’entre eux était vide.

« - Vous avez drôlement frappé fort à la porte pour rendre visite à des malades, non ? »

L’un des assassins fit demi-tour et retint son souffle en voyant un homme debout dans la pénombre au beau milieu du couloir tel un fantôme.

« - Qu, Qui est là ? »

« - Ha ! Des rats d’égouts qui se sont glissés à l’intérieur du Sanctuaire me demandent quel est mon nom … Ridicule ! »

Bien que manquant de vitalité et les joues creuses, Ikki se tenait toujours dans l’obscurité imprégné d’une puissante soif de sang.

« - Qu, qu’est-ce que ? »

Sentant une telle provocation de la part d’Ikki, les assassins brisèrent une des fenêtres du couloir et bondirent dehors. Ikki s’élança après eux.
Habituellement, Ikki venait à bout de ce genre d’adversaire d’un seul coup, mais il venait tout juste d’être tiré de son lit par son instinct lorsqu’il sentit les assassins approcher. En réalité, il était toujours dans le même état que Seiya et les autres : grièvement blessé.
Si le combat s’éternisait, non seulement Ikki, mais Seiya et les autres sans défense actuellement, seraient sûrement des cibles faciles.

(Je ne peux pas permettre que cela arrive !)

Ikki brûla son cosmos, ne se souciant pas que son corps blessé crie de douleur, et pratiqua sa plus puissante attaque : « - Hô yoku ten shô !! »
Les assassins virent pour la première fois une telle puissante attaque de flammes. Les yeux grands ouverts d’horreur, ils périrent.
Ikki se mit alors à trembler terriblement. Pas vraiment provoqué par les cicatrices sur son corps, mais par un froid mordant, assassin, tout autour de lui, émis par un ennemi plus puissant que ces assassins. Parmi un groupe d’arbres, une ombre blanche apparut. Elle frappa le sol et lança des coups trop rapides pour être captés par l’œil.

(C’est un mouvement à la vitesse de la lumière que seuls les Gold Saints peuvent pratiquer !)

Comme déchirant la nuit noire, les puissants coups de poing gelant laissaient des traînées pâles derrière eux. Faisant face à cette attaque approchante, Ikki se sentait paralysé, atterré, sentant un frisson sur sa colonne vertébrale.

(Vu l’état dans lequel je suis, je ne peux esquiver cette attaque !)

De plus, Ikki ne portait pas son armure. Ressentant pour la première fois la terreur de la mort, Ikki put clairement voir le porteur de cette ombre blanche esquisser un sourire, sûr de sa victoire. Peut-être que lorsque la Mort vous appelle avec son dernier sourire, c’est quelque chose de similaire …

(Grand frère …)

Ikki entendit la voix de son frère au loin. Il ferma les yeux, prêt à mourir, mais à ce moment, l’air froid fut renvoyé loin de ses paupières. D’une certaine manière, il pouvait ressentir un puissant cosmos encourageant entourant son corps.

« - Shaka ! »

Les yeux ouverts, Shaka de la Vierge était venu le défendre contre ces coups de poing glaciaux, debout, devant Ikki. L’ombre blanche disparut dans l’obscurité …

A en juger par les armures des assassins tombés portant la crête d’Odin, il était clair que c’étaient des soldats d’Asgard.

« - Pourquoi des soldats d’Asgard sont-ils ici, au Sanctuaire ? » s’interrogea naturellement Shaka.

Si les forces opposées au Sanctuaire veulent attaquer, c’est à coup sûr le meilleur moment. Peu de temps s’était écoulé depuis que la lutte intestine, causée par la traîtrise de Saga, s’était close. Tout le Sanctuaire s’était uni derrière Athéna. De plus, pour enterrer Seiya et les autres qui ont brillé d’un pouvoir au-delà de celui des Gold Saints dans les douze maisons, c’est assurément aujourd’hui le meilleur moment.

« - Mais … » s’interrogeant lui-même, Shaka se demanda.

« - J’ai entendu dire que Hilda, la représentante sur Terre de la divinité d’Asgard, Odin, était respectée par les peuples des pays voisins et était pleine d’amour et de gentillesse … Alors pourquoi ? »

Ikki s’approcha de Shaka avant qu’il ne puisse finir : « - Je ne sais rien d’Odin ou d’Hilda, mais je ne leur permettrais pas d’agir à leur guise ! Je vais les attaquer sur leurs propres terres ! »

« - Avec ton corps dans cet état, il t’est impossible de rivaliser avec les combattants légendaires d’Asgard, les Guerriers Divins. De plus, ton armure du Phénix, comme celle de Seiya et des autres, demeure entre la vie et la mort ! »

« - Quoi ? »

Même si elle est brisée et en morceaux, même s’il n’en reste que des cendres, même s’il s’agit de l’Oiseau Immortel capable de ressusciter, l’Armure du Phénix, tu ne peux la restaurer avec des ailes encore blessées. Ce n’était pas étrange pour Shaka compte tenu du dur combat qui l’opposa à Ikki et tout ce qui s’était passé.

« - Aie confiance en Mû qui restaurera ton armure et celle des autres. Fais également confiance en Seiya et les autres aussi … »

Ikki ne pouvait aider mais était d’accord avec ce que venait de dire Shaka. De plus, l’armure de Shaka qui a reçu le coup glacial il y a peu, aurait dû encaisser cette attaque sans problème, mais en fait sa surface était gelée, comme brûlée par de la neige blanche, cette Armure d’Or de la Vierge qui avait encaissé la plus puissante attaque d’Ikki.

(Est-ce que cette ombre blanche … Est-ce que cet homme était un Guerrier Divin, un des combattants légendaires d’Asgard ?)

Tandis qu’Ikki était en profonde méditation, il remarqua dans le ciel de mauvais augure, au niveau de la Grande Ourse, que l’étoile polaire et les sept étoiles qui semblaient la protéger brillaient étrangement.

Dans quelques mois, Ikki découvrira que le Guerrier Divin qui l’avait attaqué était l’étoile Zeta prime, Bud d’Alcor.


les Larmes d'Athéna

Une semaine s’est écoulée depuis la bataille des douze maisons. Il n’y eut pas l’ombre d’une information concernant la récupération de Seiya et des autres qui atteignit la Résidence Kido. Inquiets au sujet de Saori, Tatsumi, Jabu et les autres vinrent la voir de temps en temps, mais elle ne renvoyait qu’un sourire artificiel et vitreux.

Depuis ce jour, Saori n’a cessé de se souvenir des paroles de Mû.

(L’amour d’Athéna ne peut se consacrer à un unique Saint … Athéna doit tous les aimer de façon égale …)

Même si les paroles de Mû furent déplaisantes à entendre, cela lui fit comprendre qu’elle était en train de commencer à aimer ce Saint, mais Saori ne priait pas uniquement pour celui-ci, elle priait de tout son cœur pour que tous se remettent. Quoique, plus elle priait, plus les mots de Mû pesaient sur ses frêles épaules.

(Athéna ne peut pas aimer qu’une personne ? Le vrai amour d’Athéna est …)

Saori sentait que son destin était tel une pesante croix à porter.

Malgré l’état de Saori, Kiki l’amena au jardin.

« - Si vous n’avez pas le moral, Seiya et les autres ne seront pas bien non plus ! Hé, regardez ! »

Kiki se balançait à la branche d’un sapin environnant. Il voulut tournoyer autour de la branche comme d'une barre horizontale et se réceptionner parfaitement au sol, mais au lieu de cela il atterrit parfaitement sur ses fesses.

« - Ah ah ! C’est peut-être pourquoi tout le monde continue de m’appeler Kiki d’Appendix ! »

Le soupir exagéré de Kiki et voyant combien il se démenait pour lui remonter le moral fit finalement rire Saori. Voyant Kiki s’adosser contre le sapin, souriant alors qu’il était assis, rappela à Saori de lointains souvenirs.

Lorsque Seiya était encore tout petit, suivant le dur entraînement ici à la Résidence Kido, Saori se souvint de l’avoir vu comme Kiki juste à côté de cet arbre. Avec ces branches portant d’innombrables feuilles tout le long de l’année, même les jours de fort soleil, Seiya pouvait s’asseoir près des racines pour un bon ombrage, et même si les feuilles pouvaient faire beaucoup de bruit à cause du vent de temps en temps, son cœur serait sûrement réconforté ici. Non, même quand il était tout petit, Seiya voulait atteindre le ciel comme les branches étirées de l’arbre, voulant vivre libre.
Un jour, parce que l’un des candidats au titre de Saint fit une erreur, ils furent tous punis, Seiya et les autres compris. Ils furent privés de nourriture pour toute la journée. Seiya tenait son ventre vide sous ce même arbre.

« - Seiya, lève-toi ! »

Saori présenta un sandwich de qualité à Seiya qui n'en avait sûrement jamais vu de tel auparavant, avec une épaisse tranche de jambon. Pourquoi eut-elle envie de faire cela, elle ne le savait pas vraiment. Mais peu importe combien de fois elle le lui offrit, Seiya ne tendit jamais la main et ne cessa de regarder au loin.

« - Lèves-toi ! Seiya ! »

« - Je ne suis pas ton chien que tu peux nourrir comme ça ! »

« - Seiya ! »

Saori regardait fixement Seiya, désolée. Bien qu’il sentait une touche de solitude dans son regard, Seiya continuait de regarder au loin en colère et murmura : « - Je ne dois pas être le seul à manger ! Shiryu, Shun et les autres aussi. Ils ont aussi faim que moi. Alors pourquoi seulement moi ? »

« - Seiya, espèce d’idiot ! Si tu ne le veux pas, je vais te le donner de cette façon ! »

Saori jeta le sandwich aux pieds de Seiya et s’éloigna rapidement sans se retourner. Elle ne se retourna pas car Seiya aurait alors vu combien elle était passionnée.
Maintenant, même si, pas en tant qu’Athéna mais en tant qu’une fille, Saori devait dire à Seiya ce qu’elle ressentait pour lui dans son cœur, il lui répondrait sûrement la même chose : « - Moi … Seulement moi ». Mais maintenant, elle comprenait bien pourquoi elle ressentait cette passion.

(Parce que Seiya est ainsi, c’est pourquoi je …)

Saori continuait de se souvenir ardemment des paroles de Seiya. Pour sauver la vie de Saori, pas seulement Seiya, mais Shiryu et les autres ont enduré de profondes blessures. Même maintenant à la Source d’Athéna, ils se battaient entre la vie et la mort …

« - Qu’est-ce qu’il y a, Mademoiselle ? » dit Kiki avec des yeux inquiets.

Sa voix fit revenir Saori au temps présent. Elle s’efforça de sourire à Kiki pour le rassurer.

« - Hum hum, je vais bien, Kiki. Rentrons maintenant ».

A ce moment, Saori ne remarqua pas qu’une bourrasque de vent froid portant un puissant cosmos souffla quelques fleurs écloses dans un coin du jardin, les gelant comme des fleurs sèches.

Et …

« - Melle Saori ! Qu, quelque chose d’important est arrivé ! »

Tatsumi, Jabu et les autres se précipitèrent vers elle pour lui apporter la nouvelle urgente que quelqu’un venait de vaincre Aldébaran du Taureau au Sanctuaire.

« - Quelqu’un comme le Taureau se serait fait battre par une seule attaque ? »

Hormis Seiya et les autres, il est commun de penser que seul un Gold Saint peut vaincre un Gold Saint. Même s’il pouvait frapper à la vitesse de la lumière comme Aiolia du Lion, il n’y a aucun moyen pour qu’il puisse vaincre Aldébaran d’une seule attaque.

« - Qui était-ce ? »

Au moment même où Jabu murmura cela un air froid et féroce passa à travers les habits et la peau de tous.

« - Vous devez être Athéna, n’est-ce pas ? » dit un homme la tête baissée et un genou à terre respectueusement au milieu d’une explosion de blizzard, portant sur son corps quelque chose de similaire à une cloth.

En regardant Saori avec un regard aiguisé, froid et perçant, il se présenta : « - Guerrier Divin d’Asgard, l’Étoile Zeta, Syd de Mizar ».

Puis Syd lui révéla la terrible vérité que ce fut lui qui vainquit Aldébaran ou, en d’autres termes, qu’Asgard déclarait la guerre au Sanctuaire. Mais il n’était pas venu uniquement pour dire cela, il est venu en personne pour tuer Athéna.

« - Maintenant Athéna … c’est votre tour … »

En colère, Jabu lança un coup de poing en direction de Syd.

« - La ferme ! Je protégerai mademoiselle ! »

« - Prends ça ! »

Géki, Ichi, Nachi et Ban suivirent l’exemple de Jabu.

« - Le menu fretin n’a aucune utilité ici ! »

La main de Syd brilla brièvement, ses poings glaciaux déchirèrent le sol comme les griffes d’un tigre. Pris dans l’attaque, Jabu et les autres volèrent comme des feuilles.

« - Ne … Ne me sous-estime pas ! »

Jabu tentait vaillamment de rester debout mais il était évident pour tout le monde qui allait gagner.

« - Ah ! Si tu désires tant mourir, je vais t’envoyer en premier dans l’autre monde où tu pourras accueillir Athéna ! »

Pile au moment où Syd allait déclencher l’attaque qui avait vaincu Aldébaran, le Viking Tiger Claw, une chaîne vola dans les airs et stoppa son attaque.

« - Qui ? »

Avec sa main enveloppée et tirée par la chaîne, Syd n’en crut pas ses yeux lorsqu’il vit un jeune homme beau comme une fille sortir du bosquet.

« - Shun d’Andromède ! » dit alors Shun portant sa nouvelle armure de bronze.

« - C’est vraiment très courageux de ta part de venir tout seul prendre la vie d’Athéna ! Mais je ne te permettrais pas de toucher à Saori, même d’un seul doigt ! »

Haut au-dessus, depuis le toit de la Résidence Kido, Seiya bondit et atterrit face à Saori.

« - Tout va bien se passer maintenant, Saori ! »

« - Seiya … »

Saori fut surprise de voir que Seiya, tout comme Shun, portait une nouvelle armure de Pégase. C’était normal qu’elle le soit. Il n’y a que quelques jours Seiya et Shun se battaient encore entre la vie et la mort. Bien qu’ils soient restés en vie, il n’aurait pas été étrange qu’ils aient eu besoin de quelques mois pour récupérer.

« - Permets-moi de te dire que nous ne sommes pas des fantômes ! On dirait que le Roi de l’Enfer nous déteste ! »

Voyant l’expression de Saori, Seiya rit malicieusement.
Les voyant prendre leur temps, la fierté de Syd, le plus puissant guerrier d’Asgard, en prit un sérieux coup et cela attisa sa combativité.

« - Tu es Pégase … Très bien ! Je vais t’apprendre combien les Guerriers Divins d’Asgard sont différents comparés aux Saints d’Athéna ! »

Se débarrassant de la chaîne de Shun, Syd se dirigea vers le bosquet comme répondant au défi de Seiya. Y voyant une occasion, Seiya lança immédiatement un coup de poing avec toute sa force ! « - Prends ça ! »

La puissance et la vitesse de cette attaque ont augmenté depuis la dernière fois. Bien que les blessures sur le corps de Seiya ne soient pas complètement guéries, les violents combats au sein des douze maisons firent franchir à son cosmos un pas de géant.
Mais Syd répliqua avec un coup d’une vélocité égale à celle d’un Gold Saint. Les traînées de ses poings ressemblaient à celles lancées par l’homme qui avait récemment attaqué Ikki, mais Syd ne connaissait pas encore l’existence de cet homme de l’ombre.

(C’est un Guerrier Divin d’Asgard … Mais quand même, quel puissant cosmos glacial !)

Affligé juste un peu par les coups glaciaux de Syd, Seiya sentait déjà le froid passer au travers de sa nouvelle armure vers le centre de son corps. Finalement, Seiya exécuta sa plus puissante attaque : « - Pegasus Ryu Seï Ken !!!! »

Au même moment, Syd lança sa terrible attaque : « - Viking Tiger Claw !!! »

Une quantité infinie d’étoiles filantes et de griffes de tigre se mélangèrent avant d’être emportées au loin.
Les rayures aiguisées et froides sur sa nouvelle armure suffirent à Seiya pour lui faire comprendre combien Syd était féroce.

(Si cette attaque avait été dirigée sur Athéna … Saori …)

Se remettant debout rapidement, Seiya fit brûler le cosmos qui l’entourait encore plus et se tenait à nouveau prêt.

« - Syd de Mizar ! Nous allons régler cela tout de suite ! »

« - C’est ce que je veux ! »

Seiya se doutait que Syd allait brûler le cosmos qui l’entourait jusqu’à son maximum également.

(Cette fois, après avoir échangé nos coups, l’un de nous mourra …)

Seiya, qui avait connu de nombreuses batailles, était prêt à y aller à l’instant quand …

« - Attends, Seiya ! » la voix perçante d’Ikki qui venait d’apparaître stoppa Seiya.

« - Pourquoi m’arrêter, Ikki ? Cet homme est venu prendre la vie de Saori ! »

« - La vie d’Athéna n’est pas une chose aisée à prendre … tant que ses saints sont ici ! »

Les paroles d’Ikki n’étaient pas destinées à Seiya mais à Syd.

« - Nous qui avons côtoyé les frontières de la mort … Nos vies ne doivent pas être gaspillées inutilement ! »

« - Pour les nouveaux combats, Seiya ! »

Avec l’apparition de Shiryu et Hyoga, interpellant Seiya, cela mettait la pression à l’esprit combatif brûlant de Syd.

« - Très bien donc … Le temps viendra où les Guerriers Divins en finiront avec vous ! Lorsque ce moment arrivera, j’en profiterais ! Seiya de Pégase ! »

Avec le départ de Syd, l’air froid environnant disparut avec le vent.

« - Uhh … » gémit Seiya.

Avec la dissipation de la tension, il ressentait l’après-coup produit par l’attaque de Syd à travers son armure.

« - Seiya ! »

Inquiète à son sujet, Saori se précipita vers lui mais, étonnamment, le vit afficher un sourire éclatant.

« - C’est bon, Saori ! Mais si je n’avais pas eu cette nouvelle Armure de Pégase, je me demande ce qui me serait arrivé … Merci à Mû et les autres … »

« - Mû et les autres Gold Saints … »

Saori fut informée que les armures de bronze furent ressuscitées par le sang de Mû et des autres Chevaliers d’Or. Normalement, pour l’homme, perdre un tiers de son sang serait synonyme d’une mort certaine, mais les Chevaliers d’Or durent en donner la moitié. C’est comme s’ils avaient joué avec leur vie pour pouvoir en inculquer une nouvelle aux armures de bronze de Seiya et des autres Bronze Saints. Il y a encore peu de temps, ils avaient échangé des coups avec Seiya et les autres dans les douze maisons et maintenant ils ressuscitaient les armures de leurs anciens adversaires … Cela donna un sérieux choc au cœur de Saori.
Avec "l’amour" encourageant de Mû et des autres Gold Saints, Seiya et les autres Bronze Saints répondirent à cet "amour" avec leur cosmos invincible en surmontant la mort.

(Et en échange, en tant qu’Athéna, qu’ai-je fait pour Seiya et les autres ?)

D’un côté, Saori ressentait une honte totale, mais de l’autre elle finit par enfin comprendre complètement les paroles de Mû à la Source d’Athéna.
Ce n’est pas qu’elle ne pouvait pas aimer qu’un seul Saint ou une seule personne, elle devait tous les aimer. Les larmes de la Statue d’Athéna qui sauvent les Saints blessés sont comme les rayons de soleil qui brillent sur toute la Terre, ils encouragent tout le monde de façon égale.
Saori vivrait une vie facile comme une fille normale et Seiya et les autres comme des garçons tout aussi normaux, mais ils vivaient chacun leur vie en faisant face à leurs difficiles destins, de façon stricte. Et maintenant, ce dont ils avaient besoin c’était de la grande puissance de l’amour, l’amour d’Athéna, de façon égale.
Saori n’était plus perplexe. Alors qu’elle s’agenouillait et tendait une main à Seiya, elle s’adressa dans son cœur aux Gold Saints loin d’ici, au Sanctuaire : « - Merci Mû, merci les Gold Saints ! Je vous promets de travailler dur et de ne perdre aucun de vous, aimant chaque personne … »

« - Saori ? »

Comme Seiya la regardait avec étonnement, les larmes de Saori tombèrent dans la paume de Seiya. En un instant, il ressentit soudainement son corps être rempli d’une chaleureuse énergie vitale.

Ici et maintenant, Saori affichait un sourire tout aussi beau, noble et brillant que celui de la Statue d’Athéna qui protège Seiya et tous les Saints.